NON ! La colonisation n’était pas l’esclavage, bien au contraire!

 

Lorsque paraitront ces lignes, celui qui a, ainsi, provoqué notre colère sera soit, un candidat malheureux, soit un Président bienheureux. L’avantage du décalage dans la parution de nos éditions régionales est, qu’ainsi, je ne pourrais pas être accusé de faire de la politique, un comble dans une association qui se veut apolitique…

Parlons donc librement ! Parlons de la colonisation au temps de la République.

Il faut rappeler que la révolution, par la déclaration des droits de l’homme, a supprimé l’esclavage (1794). Ce principe a été vite oublié mais, cela, à cause de la durée éphémère de la 1ère république, vite remplacée par d’autres régimes dictatoriaux : Le 1er empire et la restauration de la royauté.

C’est seulement le 28 avril 1848 que l’esclavage a été définitivement aboli dans notre pays.

Entre-temps, Napoléon 1er s’était débarrassé de la Louisiane où la traite des Noirs allait devenir, au cours du 19ème siècle, un gros problème.

Mais alors pourquoi conquérir l’Algérie ?

Il faut rappeler que ce pays, par la piraterie, faisait régner l’insécurité sur toute la Méditerranée et que les prises en matériel humain  alimentaient le marché aux esclaves de l’Afrique du Nord, du Moyen Orient et de la Turquie.

 

Ceci n’était pas nouveau car, Louis XIV, en 1664, montât une expédition pour lutter contre la piraterie. Expédition qui conquit le port de Djidjelli sur la côte Kabyle. Ce même roi fit bombarder le port d’Alger en 1682 et 1683. Napoléon 1er  pensa, pour résoudre le problème, conquérir ce pays. Trop occupé par les guerres européennes, il dut reporter son projet.

C’est bien la colonisation du pays qui imposa la paix et la disparition de l’esclavage dans cette partie du monde. L’histoire, que tous connaissent, du chasse mouche n’est qu’un prétexte pour nous détourner des raisons profondes de notre intervention.

Bien sûr, après l’Algérie nous dûmes intervenir dans d’autres parties du monde : Le Sahara où les Rezzous des Touaregs étaient la forme terrestre de la piraterie. L’Afrique Occidentale et équatoriale où ce sont les missionnaires qui demandèrent eux-mêmes l’intervention de la France pour faire cesser le commerce honteux entre les potentats africains et les négriers occidentaux. Partout où la loi française s’appliquait, le trafic « du bois d’Ebène », (suivant l’expression de l’époque), ne pouvait perdurer.

 

La France de la 3ème République fit ainsi une œuvre de civilisation qui s’étendit aux autres pays du Maghreb, de Madagascar, de l’Indochine ainsi que de la SYRIE.

Pour les intellectuels et les hommes politiques de gauche, tels que Victor Hugo ou Jules Ferry, c’est la colonisation qui pouvait permettre de faire avancer les peuples.

 

Et puis, un jour, la colonisation est passée de mode. Elle coûtait trop cher. Que voyons-nous aujourd’hui ? La décolonisation est passée par là. Dans quel état sont tous les pays africains, Madagascar y compris ? Sous prétexte d’indépendance, de « droit des peuples » et de « sens de l’histoire », nous les avons abandonnés à eux-mêmes ! Ne pouvant plus les administrer, nous nous sommes réfugiés dans un protectionnisme étroit et frileux.


« Le monde est un village ». Un peuple ne peut vivre en ignorant ce que deviennent les autres. L’abandon de nos devoirs envers les autres peuples, devoirs autrefois appelés « Colonisation », n’est-il pas responsable, aujourd’hui, de la montée du fondamentalisme religieux ? N’avons-nous pas préparé le terrain au flux migratoire et au terrorisme international ?

C’est ce que disait, en 2004, le secrétaire général de l’ONU : Si vous n’aidez pas l’Afrique, l’Europe connaitra une vague d’immigration telle que, cette fois-ci, vous n’arrêterez pas les Arabes à Poitiers.

                                             Extrait de « La Mechta Joyeuse » 2006   Auteur Louis-René Theurot