LES OUBLIES DE LA GUERRE D'ALGERIE

Auteur : Raphael DELPARD

2003 les dossiers restés secrets

Editeur : Michel LAFON

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Page 157 : L’enlèvement est un crime. Des Algériens se sont comportés en criminels. Et en France, ceux qui dans l’ombre font barrage à la libre consultation des archives concernant les disparus sont aussi des criminels.

 

Page 161 :Charles de Gaulle, obsédé par l’OAS, veut éradiquer l’organisation séditieuse par n’importe quel moyen. Pour montrer sa force, il engage une opération monstrueuse en bouclant le sympathique quartier de BAB-EL-OUED, le plus ancien de la ville d’Alger.

 

Page 176 : Agacé par ces initiatives individuelles et non contrôlées qui risquent, selon lui, de contrarier le gouvernement algérien (sic !), l’ineffable louis JOXE, dans une directive du 15 juillet 1962, menace de sanctions…

En France, les familles (de harkis), qui parviennent à rester, sont parquées comme du bétail dans deux camps innommables, Misère, folie, déchéance et physique, exclusion, brimades, humiliations : Voila le programme qui leur est offert par cette France, terre d’asile et patrie des droits de l’homme … et par Charles de Gaulle qui prétend en incarner la grandeur.

 

Page 178 : En 1962, les accords d’EVIAN amorcent quatre décennies de mensonges tout en constituant une véritable imposture. Autrement dit, l’expression d’un abandon et d’une capitulation honteux. Et l’aveu clairement énoncé d’une incapacité à régler le conflit en cherchant des solutions équitables pour les partenaires.

Pourtant lesdits accords, qui ne constituent rien d’autre que de simples déclarations d’intentions, sont apparus à l’opinion française comme un acte de bravoure et de bon sens politique.

 

Page 181 : Cela renforce la certitude que les pourparlers d’EVIAN, entre un état  constitué et un groupe sans légitimité propre (sauf celle que la France a bien voulu lui accorder), étaient un leurre qui permettait à la République de liquider l’Algérie en toute tranquillité au détriment des Français et des musulmans profrançais.

 

Page 183 : Dans son analyse des accordes d’Evian, Maurice Allais déplore l’abandon des musulmans profrançais. Hélas, nous avons pu constater, quarante après, que cet abandon – Qui était programmé parce que réclamé secrètement par les négociateurs algériens – a conduit cent cinquante mille harkis à la mort, sauvagement exécutés par les bouchers de Ben Bella et de Houari Boumediene.

 

Page 184 : Déclaration universelle des droits de l’homme, qui déclare en son article 15 : « nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité ».

 

Déclaration du général de Gaulle du 4 juin 1958 :

  • «  je déclare qu’à partir d’aujourd’hui la France considère que dans toute l’Algérie il n’y a qu’une seule catégorie d’habitants. Il n’y a que des français à part entière. »

Déclaration du 5 juin : « Venez à la France, elle ne vous trahira pas ».

 

Page 185 : Maurice Allais parle d’une « capitulation sans défaite ».

 

Page 187 : Combien de « français à part entière » paieront de leur vie leur fidélité à une patrie ingrate ? On n’y pense pas sans honte.

 

Page 188 : La lutte contre l’OAS offre aux menteurs un paravent idéal pour masquer la vérité.

 

Page 195 : Gérard Israël  emploie le mot de pogrom, d’origine russe, qui signifie « destruction », dans son ouvrage intitulé fort à propos « Le dernier jour de l’Algérie française ».  (Editions Robert LAFFONT 1972).

 

Page 199 : On pourrait écrire des pages et des pages sur le 5 juillet 1962 à ORAN. La journaliste Geneviève de TERNANT l’a fait. Trois tomes totalisant sept cent soixante six pages de folies et d’atrocités.

 

Page 209 : L’HOMME QUI VOULAIT HABITER SA STATUE.  Le 20 janvier 1946, le jour où le général de Gaulle a claqué la porte du gouvernement provisoire.

 

Page 213 : Jusqu’à l’indépendance de l’Algérie, il (de Gaulle) vit dans la crainte que ses intentions ne soient connues avant qu’il ait trouvé le moment propice pour le divulguer.

 

Page 217 : »La guerre d’Algérie n’a jamais été une guerre entre Européens et musulmans. C’est avant tout une guerre arabo_arabe, entre musulmans qui ont choisi l’évolution vers la culture et la société occidentales, et les autres, partisans d’une société arabo-musulmane dont les principes se rattachent à la tradition musulmane et aux utopies socialiste Aussi, pour les Arabes et Berbères partisans de l’Algérie française, leur engagement dans l’OAS est la suite logique de leur engagement pour la France, puissance européenne».

 

Page 220, 221 : Il est clair qu’il faut éliminer physiquement les harkis et exercer sur les Européens un terrorisme à outrance, afin  de les obliger à quitter l’Algérie avant le délai de trois ans prévu dans les accords d’Evian.

Alain Peyrefitte aborde cette question dans son livre « Faut-il partager l’Algérie ? » paru aux éditions PLON en octobre 1961. « Pour réussir la prise de pouvoir simultanée  sur l’ensemble du pays, il faut qu’ils amènent le gouvernement français à éliminer lui-même tous les adversaires ; à organiser lui-même l’évacuation de la communauté européenne en métropole ; à sacrifier lui-même à l’autorité exclusive du FLN … à installer lui-même l’exécutif provisoire unitaire. Les objectifs du GPRA peuvent se résumer en un seul ; obtenir de la France un fidéicommis pour toutes les populations algériennes. ».

 

Page 223 : Les bases du plan sont posées : La lutte à outrance contre l’OAS sert à camoufler les actions du pouvoir.

 

Page 225 : Ainsi la France a pu inscrire dans son histoire tumultueuse un fait rare, probablement unique : Pour la première fois, le pouvoir n’hésite pas à sacrifier des milliers de ses ressortissants pour satisfaire l’ambition de son dirigeant.

 

Page 227 : Le sénateur DAILLY  s’est, lui, longuement occupé du sort des appelés prisonniers du FLN.

 

Page 237 : On a torturé sous BEN BELLA, on torture davantage sous BOUMEDIENNE : Voila la triste évidence.

La torture, si souvent dénoncée et à plus d’un titre rejetée par la grande majorité des Algériens comme un acte de barbarie, dont ils ont été victimes, est devenue une institution dans l’Algérie indépendante.

 

Page 237 : Ce n’est qu’en 1986 que Raymond ARON osera, timidement,évoquer la responsabilité de Charles de Gaulle dans l’affaire des harkis et la disparition des Français.

 

 Page 255 : André SANTINI : Il est le seul politique en exercice à avoir reconnu publiquement le massacre de cent cinquante mille harkis et la disparition de vingt cinq mille pieds-noirs après le 19 mars 1962.

 

 

 

FIN