LES 1000 VILLAGES DE DELOUVRIER

Auteur : Général Maurice FAIVRE 

Editeur : L'Esprit du Livre 2009

Acheté le 14/2/2011

Protection des populations musulmanes contre le FLN 

 

 


Page 12 : djemaa  = Assemblée de notable en Kabylie et au Maroc.

 

Page 17 : S’inspirant de l’histoire des guerres révolutionnaires, le Lt-Col David Galula affirme que « le soutien de la population est la clé du succès » dans ces conflits. Replié aux États Unies après la guerre d’Algérie, il a publié son livre en 1964. Il est considéré par le général Petraeus comme l e « Clausewitz de la contre-insurrection ».

 

Page 22 : Les promesses précises faites par le Général de Gaulle n’ont pas été tenues. C’est pourquoi de retour en métropole après six ans de SAS, j’ai profité de la loi de dégagement des cadres pour quitter l’armée. Je suis passé ensuite colonel dans la réserve, adjoint au commandant du 45ème RI à Sissonne. Mais même après  quarante-deux ans, je ne parviens pas à oublier mon séjour en Algérie et suis toujours aussi virulent en ce qui concerne les modalités de notre départ et l’abandon total de ceux qui avaient cru dans les promesses faites.

(témoignage du Col Antoine de Carpentier)

 

Page  32 : Un des premiers regroupements réalisés en Oranie.

La population restera trente et un mois en ce lieu avant de pouvoir rejoindre ses terres (oct 1959). La situation militaire a, entre-temps, évolué de manière très favorable.

 

Page 52 : la réunion du 6 mai 1959. …

Le délégué général (Delouvrier) annonce son programme des Mille villages.

Delouvrier décide de débloquer cinq cents millions. Le directeur des Finances Le PORTZ précise alors que cinq milliards sont disponibles pour des travaux exceptionnels et les regroupements.

 

Page 53 : Il ajoute que ce programme s’inscrit dans le plan de Constantine, dont il sera l’aspect agricole et rural.

 

Page 57 : Enquête de Mgr Rodhain du Secours Catholique :

La principale cause des regroupements est la peur. Toutes les familles déplorent au moins un deuil. Le repli a été généralisé en novembre 1957. L’effectif est évalué de six cent mille à un million. L’armée a fait un travail extraordinaire de relogement , un véritable tour de force. L’ensemble a exigé un labeur et des crédits considérables.

 

Page 58 : Le Secours catholique a distribué vivres et médicaments provenant à 90% de États-Unis.

 

Page 79 : Un S/Lt appelé, chef de SAS, écrit au journal « Le Monde », en juillet 1960 :

Ce qui menace ici la liberté des musulmans, ce ne sont pas les mesures d’internement administratif ou de regroupement. Car la liberté est nulle en Algérie en raison du totalitarisme et du terrorisme du FLN.

« me croirez-vous si je vous dis que des gens qui ont passé trois mois dans un centre de tri appréhendent de retourner chez eux dans la montagne où règne la cellule FLN et où ils seraient de nouveau embrigadés, avec de nouveau risque de se faire prendre, peut-être torturé, peut-être tué.

Les gens n’ont un peu de liberté personnelle que le jour où ils sont soustraits au terrorisme de l’organisation rebelle, où ils dorment derrière des barbelés, associés à leur propre défense. C’est la seule méthode possible dans cette forme de guerre que fait le FLN. »

 

Page 85-86 : Là où la piste s’arrête.

Motivée par la curiosité et le désir de voir la réalité sans se fier aux écrits des journalistes, France Parisy-Vinchon a choisi en 1957 d’intégrer un groupe d’étudiants envoyés en Algérie pour l’été. Dans la région de Böne, elle a eu  l’occasion de voir un regroupement provisoire d’un millier de personnes installés dans des conditions précaires, pour des impératifs militaires de sécurité : enfants squelettiques, pieds nus, des barbelés partout, les sorties interdites ou contrôlées. Marquée par cette expérience de la misère, elle ets revenue de 1959 à 1961 comme infirmière assistante de SAS dans la région non pacifiée d’El-Milia. Elle a décrite cette expérience dans un livre : Là où la piste s’arrête.

 

Page 90 :  SAS d’El-meridj.

Vingt familles parmi les plus pauvres ont été volontaires pour s’installer sur les deux cents hectares que concédait la commune. En attendant les prêts de la Caisse de crédit qui doit leur avancer la valeur de vingt-cinq moutons par famille, ils ont commencé à bâtir des maisons en dur. L’encadrement, un camion, les outils et les matériaux leur sont fournis pas la SAS. La commune prêtera le matériel de culture et autorisera le pacage du bétail. Le but est de créer une sorte d’organisation collective inspirée de l’exemple israélien. …

 

Page 135 : Il faudra attendre l’indépendance pour que les Mille villages de regroupement deviennent d’exemplaires villages socialistes.

 

Page 137 : On sait que le modèle de l’autogestion yougoslave, recommandé aux Algériens par les trotskistes, conduira à la ruine de l’agriculture algérienne.

 

Page 182 : 1965. Évolution des centres de regroupements.

Arrondissement de Collo.

Région forestière déshéritée, sans routes, avec des pistes douteuses. 56 % de regroupés (en 1965) au lieu de 74 % en 1961. La diminution est due à une forte émigration vers les villes et la France. Les centres sont misérables : gourbis en branchages, eau insalubre causant trachome, tuberculose, paludisme, avec en tout seize dispensaires, deux médecins et onze écoles. Chômage maximum, mais les vieux ne souhaitent pas retourner dans leurs anciennes zeribas sans routes ni terres cultivables.

 

Page 187 : Conclusions.

Bruno Etienne fait le constat que les camps-villages de l’armée française sont devenus des villages socialistes de la révolution agraire.

 

Page 189 L’avis de 4 auteurs : Bruno Etienne, Kamal Kateb, M. Lesne, Xavier de Planhol.

Il apparaît que les quatre auteurs cités, experts en histoire, géographie et sociologie, reconnaissent que la politique de regroupements constituait une avancée vers la modernité économique et la revendication sociale.

 

Page 190 : l’échec militaire des regroupements n’est pas patent. L’existence des barbelés et des miradors n’est pas générale.

Même si certains villages ont conservé ou reconstitué l’organisation politico-militaire du FLN, leurs liens avec les bandes de l’ALN se sont distendus et le mythe de l’adhésion unanime du peuple algérien derrière le FLN reste une illusion jusqu’en 1961.

La misère des regroupés de 57-58 n’était pas généralisée, elle n’était pas pire que celle des gourbis insalubres dispersés dans le djebel, où l’on se nourrissait de glands et où des enfants squelettiques, vêtus de haillons, échappaient à toute scolarité moderne.

 

Ces observations nous incitent à nuancer notre jugement sur la prétendue aberration de la politique des regroupements.