La FUSILLADE DU  26 MARS  A  ALGER

 

Titre : UNE TENEBREUSE AFFAIRE : LA FUSILLADE DU 26 MARS 1962 A ALGER

Auteur : Jean MONNERET

Editeur : L’HARMATTAN, 2009

 

 

                                  Notes de lectures                                         

Page 66 :

Plusieurs militaires ont émis un avis différent sur les impacts de balles qui apparaissent sur cette voiture. La chance a voulu, en effet, que nous retrouvions le propriétaire de cette Volkswagen, Monsieur Charles Mariel, qui habite Paris. Il m’a envoyé d’autres photos de sa voiture. Ces photos prises de près, peu après la fusillade, je les ai montrées à des militaires professionnels, de haut rang, dont les jugements ne corroborent pas le point de vue de l’ancien Chef de Corps du 4ème RT. Le fait, notamment, que les deux impacts groupés soient des orifices de sortie est contesté. Or, dans le cas où il s’agirait d’orifices d’entrée, le tir ne proviendrait, évidemment pas, de la rue Lelluch. Ceci est tout à fait important.

Page 101 :

A 14 h 45, le piège se referme brutalement, non pas sur une seule victime, la population…. Mais, aussi, sur une seconde, le sous groupement du 4ème RT lui-même. 

Page 102 :

Il paraît difficile d’exprimer, plus clairement, que le CAA avait décidé de frapper un coup définitif pour signifier, à la population algéroise, manipulée par l’OAS, que l’armée toute entière, y compris les unités non spécialisées, leur refuserait désormais toute indulgence.

Page 103 :

Briser par tous les moyens et réprimer impitoyablement…l’insurrection armée qui se développe dans les grandes villes d’Algérie. 

Page 115 :

MAIS en aucun cas l’acharnement (NDLA) dont firent preuve les tirailleurs. Le caractère particulier de cette troupe, ses habitudes de combat et la mentalité spécifique de ses membres, soumis aux pressions du FLN.

Page 119 :

Le peu d’intérêt, manifesté en France, pour les victimes de cette tragique journée du 26 mars, est regrettable. Crainte de transgresser les tabous ? Crainte de porter atteinte aux légendes officielles ? Tyrannie du politiquement correct ? Tous ces éléments concourent à renforcer cette « LOI DU SILENCE », péniblement entamée par l’émission, elle-même plutôt convenue, du 12 septembre 2008 sur FR3.

Y a-t-il eu une machination aboutissant à placer, dans le centre d’Alger, des compagnies du 4ème RT qui n’auraient pas dû y être. Ce livre fournit l’amorce d’une réponse positive. Il nous semble possible d’affirmer que l’ensemble se situe au-delà d’une simple faute de commandement.

Page 120 :

La détermination du chef de l’Etat de l’époque fut implacable. La population des Pieds-Noirs, prise dans un étau, paiera donc un lourd tribut aux circonstances. Lorsque, quelques semaines plus tard, elle sera visée par une campagne d’enlèvements massifs du FLN, le phénomène prendra une ampleur certaine, sans entraîner de réaction appropriée des autorités militaires, paralysées par les Accords d’Evian et les directives restrictives que lui imposait le gouvernement d’alors.

Il était, dur et risqué, d’ordonner un cessez-le-feu à une armée invaincue. Il faut en gérer les conséquences douloureuses et pas toujours honorables.

Page 123 :

Au total, l’émission est relativement acceptable mais reste aussi politiquement correcte que possible.

Page 129 :

Nous saurons, après coup, qu’ils appartenaient à un régiment de tirailleurs. Ils sont en tenues de combat, un peu défraîchies, ils arrivent du terrain, du bled ; ils sont disposés à quelque distance les uns des autres ; ils tremblent de peur, (ou de haine), ils nous menacent, individuellement, de leurs armes braquées vers nous. Leur chef, un lieutenant, passe, affolé, de l’un à l’autre leur intimant : « Baissez vos armes ! » mais, sitôt l’officier passé, ils les pointent à nouveau dans notre direction.

Page 136 :

Fidèle à la ligne de conduite, que j’ai maintes fois exprimée dans mes instructions, je ne veux pas de coup de force ponctuel, je ne veux pas que nous nous enfermions localement ; en bref, je ne veux pas de putsch caractérisé.